Critique et analyse cinématographique

Sorties Cinéma – 12/11/2014

Beaucoup de sorties cette semaine, dont quelques films d’auteurs fragiles ou inégaux et plusieurs films de genre inutiles et complaisants.

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Love is Strange d’Ira Sachs

Film Set - 'Love Is Strange'

Ira Sachs fait des films new-yorkais délicats et tournant autour de couples gays sans pour autant se cloisonner dans un cinéma « queer ». Plus qu’un film sur un vieux couple homosexuel, Love is Strange est un film sur l’amour et parvient à universaliser son propos tout en parlant de l’intimité. Ira Sachs trouve son style dans la justesse de ton, une direction d’acteurs fluide et discrète, et dans une écriture elliptique. Il en résulte un cinéma assez fragile, évanescent et faussement léger, qui dépend finalement beaucoup du ressenti de son spectateur.

Note : 6/10

 

White Bird in a Blizzard de Gregg Araki

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Attendu depuis un moment, le nouveau Araki est étonnamment sage, voire lisse, même s’il cache derrière cette apparente tranquillité tous les tourments secrets de l’American Way of Life. (…) La chronique banlieusarde fait intervenir des archétypes inévitables, comme le petit ami mollasson, la mère dépressive, le père souffre-douleur ou encore les meilleurs amis marginaux. De manière générale, nous sommes là en terrain largement connu, et il est difficile d’y déceler la folie d’autres films d’Araki tels que Kaboom ou Nowhere.

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Note : 5,5/10

 

Marie Heurtin de Jean-Pierre Améris

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Très honnête dans ses intentions et son exécution, Marie Heurtin décrit l’éducation par une religieuse d’une jeune fille sourde, muette et aveugle, à la fin du XIXe. Le film aurait peut-être plus sa place un dimanche soir sur France 3, suivi d’un débat, que dans une salle de cinéma, mais l’idée de le projeter avec des sous-titres pour malentendants et l’existence d’un public désireux de ne pas être trop choqué et de voir « de belles histoires » en justifient largement la sortie.

Note : 5/10

 

Horns d’Alexandre Aja

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Prétendument subversif, ce petit film horrifique finalement assez banal et atrocement long est une grosse déception. Si l’idée de départ était prometteuse – un jeune homme suspecté du meurtre de sa copine se voit pousser des cornes de diablotin et voit les gens qu’il croise lui révéler leur secrets enfouis –, l’exécution s’avère au bout du compte très formatée et maladroite, plombée par des explications tarabiscotées et des flashbacks interminables.

Note : 4/10

 

La Prochaine fois je viserai le cœur de Cédric Anger

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Polar noir sur un tueur en série ayant semé la panique dans le Nord de la France à la fin des années 70. Le réalisateur est vraisemblablement plus préoccupé à créer des ambiances crapoteuses et à faire un film de psychopathe à la française que d’apporter un véritable point de vue et un discours digne de ce nom sur son sujet. Reste donc un film de genre sans intérêt ni suspense, traversé par le cabotinage d’un Guillaume Canet en quête de reconnaissance professionnelle.

Note : 3/10

 

Alléluia de Fabrice du Welz

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Inspiré d’un fait divers sordide déjà repris dans divers films (The Honeymoon Killers de Leonard Kastle, Carmin profond d’Arturo Ripstein,…), Alléluia semble n’exister que pour et par cet aspect malsain. Fabrice du Welz suit donc son couple de tueurs en série avec moult gros plans et effets de style. Tout, dans ce cinéma de la crasse et du glauque, respire l’épate, la volonté de choquer sans but.

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Note : 2/10

 

Respire de Mélanie Laurent

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Construite comme un thriller vénéneux, cette description complaisante et esthétisante d’un harcèlement moral en milieu lycéen se vautre dans le malsain et s’acharne à regarder son personnage principal souffrir et sombrer. Le fait d’utiliser aussi cyniquement un tel sujet comme ressort de suspense pour gagner ses galons de réalisatrice devrait suffire pour interdire définitivement à Mélanie Laurent de toucher une caméra.

Note : 2/10

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