Critique et analyse cinématographique

L’eau qui (en)dort

En sortant du film El Agua d’Elena López Riera, l’on se demande légitimement qui peut bien aimer un film comme celui-là. La réponse ? Les programmateurs de la Quinzaine des Réalisateurs, plus quelques critiques parisiens peut-être soudoyés, dont le jadis fiable Jean-Marc Lalanne.

Rappelons que le triste sire a récemment recommandé des chefs d’œuvre tels que Les Cyclades ou encore Mon crime, alors qu’il crache allègrement sur Paul Thomas Anderson et notamment sur son dernier film en date, Licorice Pizza. Il est parfois bon de remettre l’église au milieu du village.

El Agua est une purge inimaginable vendue comme un grand film féministe, un téléfilm vaseux, pseudo chronique d’une jeunesse qui s’emmerde, entrecoupé de face caméra aux velléités documentaires mais dont on peine à croire à la véracité. Même les images « réelles » d’inondations n’apportent pas le moindre intérêt car elles n’entrent pas une seconde en dialogue avec les images et l’intrigue de la fiction, d’une platitude inouïe.

Il aurait fallu sortir de la salle, ce n’est pas faute d’y avoir été poussé, mais notre stupide persévérance et ce fameux espoir de trouver des choses à sauver, nous aura contraint à rester en place… fichu syndrome de Stockholm ! Jusqu’au grotesque plan final, de nouveau un face caméra « lourd de sens », comme une espèce de pied de nez au spectateur qui s’est fait avoir, qui n’est pas sorti et qui ne s’est pas endormi, les limites du supportable furent largement franchies. Quand il n’y a rien à sauver, la messe est dite, même si de faux prophètes continuent de nous exhorter à nous polluer les rétines.

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