Critique et analyse cinématographique

FILM FEST GENT 2014 – « White Bird in a Blizzard » de Gregg Araki

Attendu depuis un moment, le nouveau Gregg Araki est étonnamment sage, voire lisse, même s’il cache derrière cette apparente tranquillité tous les tourments secrets de l’American Way of Life.

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Quand Gregg Araki adapte un roman, on sait que l’on peut s’attendre à un style plus modéré qu’à l’accoutumée. C’était le cas avec Mysterious Skin, même si le film traitait un sujet tabou et qu’il contenait des images à la limite du supportable, et c’est encore le cas avec ce White Bird in a Blizzard, adapté du livre de Laura Kasischke. Le roman comme le film se concentrent sur le personnage de Kat, dont la mère a disparu du jour au lendemain sans laisser de traces, et qui traverse la fin de l’adolescence avec ce mystère en toile de fond.

La chronique banlieusarde fait intervenir des archétypes inévitables, comme le petit ami mollasson, la mère dépressive, le père souffre-douleur ou encore les meilleurs amis marginaux. De manière générale, nous sommes là en terrain largement connu, et il est difficile d’y déceler la folie d’autres films d’Araki tels que Kaboom ou Nowhere. On se situe ici beaucoup plus nettement du côté de la satire, dans la lignée d’American Beauty ou d’un whodunit de luxe, et c’est cette filiation finalement très bourgeoise qui déroute et déçoit. Il subsiste malgré tout des thèmes et des visions propres au cinéma d’Araki qui rendent le film un peu intéressant, comme les séquences oniriques dans le blizzard du titre ou encore la scène de séduction entre Kat et un flic bourru de deux fois son âge. Mais l’ensemble reste assez prototypique d’un cinéma américain indépendant « mainstream », et est également plombé par le cabotinage d’Eva Green, une des actrices les plus pénibles du moment.

Thibaut Grégoire

 

Le Film Fest Gent se déroule du 14 au 25 octobre

Plus d’infos sur le site du festival

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