FIFF 2013 – « 2 automnes 3 hivers » de Sébastien Betbeder

Sélectionné à l’ACID lors du dernier Festival de Cannes, le troisième long métrage de Sébastien Betbeder séduit par son dispositif de mise en scène et de montage, avant de révéler ses limites sur la longueur. Mais le charme des acteurs et de l’ensemble opère malgré tout, aussi anecdotique le film soit-il.

Dès que Vincent Macaigne pointe le bout de son nez dans un film, qu’il soit long, moyen ou court, le cinéphile ne peut s’empêcher d’accourir, aux aguets pour découvrir tout ce que la « nouvelle Nouvelle Vague » française peut bien produire. Si 2 automnes 3 hivers se situe probablement bien dans cette mouvance, sa place dans celle-ci n’est peut-être pas exactement la même que les films de Justine Triet ou d’Antonin Peretjatko.

En choisissant le découpage en chapitres – parfois très courts – et en privilégiant les voix-off multiples, Betbeder donne à son film un aspect ouvertement littéraire, et donc très écrit d’apparence. Il raconte de cette manière une période de la vie de deux amis et de leurs rencontres amoureuses, sur un ton proche du journal intime. La mise en scène qui s’y accole apparaît dès lors d’avantage comme une série de choix plus ou moins radicaux, érigés en système pour donner un tout homogène et un montage assez carré. Filmé en quatre-tiers, avec différents types d’images, dont des séquences de monologues face caméra, le film trouve vite son rythme et s’y tient plutôt bien, de manière presque roublarde.

Immédiatement séduisant par son système de narration et sa légèreté de façade, 2 automnes 3 hivers donne finalement l’impression d’être gentiment anecdotique. Il laisse néanmoins un souvenir agréable, celui d’avoir passé un bon moment en compagnie de quelques amis, à parler de tout et de rien.

Thibaut Grégoire

 

Le Festival International du Film Francophone de Namur se déroule du 27 septembre au 4 octobre

Plus d’infos sur le site du festival