Sorties Cinéma – 17/02/2016
Deux beaux films sur les rapports humains illuminent cette semaine, tandis que les frères Coen radotent et que De Niro se ridiculise.
Un jour avec, un jour sans de Hong Sangsoo
Pour quiconque est familier avec le cinéma de Hong Sangsoo, le plaisir de découvrir l’un de ses films se situe dans la continuité des œuvres précédentes, dans le rapport intime avec chacune d’elles et dans le dialogue entre elles. Il est difficile de distinguer les films du cinéaste les uns des autres, de les hiérarchiser, tant cela relève de la subjectivité et de la relation que chacun peut avoir avec un film. En cela, Un jour avec, un jour sans n’est pas meilleur ou plus abouti que n’importe quel autre film de Hong Sang-soo, il est simplement celui qui nous arrive maintenant et avec lequel se tisse une relation au présent.
Également sur Le Suricate Magazine
Note : 9/10
Ce sentiment de l’été de Mikhaël Hers
Mikhaël Hers films avec une infinie délicatesse le deuil des proches sur trois étés consécutifs, suite au décès soudain d’une jeune femme. Le réalisateur montre ses personnages en mouvements et en interaction pour mieux mettre en lumière la lente progression des affects. Mais c’est dans les non-dits, dans les regards, que se joue l’essentiel de ce « sentiment ».
Note : 7,5/10
Ave César ! de Joel et Ethan Coen
Trois ans après Inside Llewyn Davis, les frères Coen reviennent à une veine plus farcesque de leur cinéma, en livrant une sorte de film à sketches amélioré, qui explore avec un humour pas toujours très inspiré les méandres du système hollywoodien des années 50 et les intrications géopolitiques auxquelles il doit faire face, en pleine poussée de paranoïa anti-communiste.
Également sur Le Suricate Magazine
Note : 4/10
Dirty Grandpa de Dan Mazer
Résolument « trash » et politiquement incorrect, ce Dirty Grandpa laisse pantois du début à la fin. On est à la fois ébahi de voir De Niro foncer tête baissée dans les gags les plus vulgaires et les plus graphiques, d’être peut-être témoin du suicide cinématographique de Zac Ephron qui passe la moitié du film en string à se faire humilier de toutes les manières possibles et imaginables, et d’entendre les vannes les plus racistes et homophobes qui soient – quand même tempérées par un virage plus « raisonnable » du scénario, par la suite. Est-ce une avancée ou un recul d’en arriver à un tel point de nihilisme et de cruauté dans l’humour gras et méchant ? Le film pose vraiment question….
Note : 4/10
Parasol de Valéry Rosier
(…) L’ironie, au cinéma, peut être un défaut comme une qualité, selon le fait qu’elle soit constitutive du fond ou de la forme, et surtout en fonction du sujet auquel elle s’applique. Quand elle porte sur des personnages présentés d’emblée comme des marginaux et qu’elle ne sert qu’à se moquer d’eux où à les juger, elle en devient tout bonnement nauséabonde.
Note : 2/10
Laisser un commentaire