Critique et analyse cinématographique

Sorties Cinéma – 11/03/2015

Beaucoup de films intéressants et de semi-réussites cette semaine – à défaut de chef d’œuvres. Cinémas allemand, français, américain et québécois y vont de leur petite proposition, avec plus ou moins de bonheur.

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Phoenix de Christian Petzold

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En croisant les influences de deux classiques (Sueurs froides et Les Yeux sans visage), Christian Petzold livre un assez beau mélodrame sur fond de fin de guerre, à Berlin. Dans celui-ci, un homme façonne une femme à l’image de son épouse qu’il croît décédée durant la guerre, sans se rendre compte qu’il s’agit bel et bien de sa femme, survivante des camps. La relation entre les deux personnages est très belle et ambigüe et les scènes dans lesquels l’homme essaye de recréer une certaine image qu’il a de sa femme sont plutôt réussies, ainsi que la fin, magnifique. Malgré tout, on peut regretter que le film se repose beaucoup sur ses influences et un classicisme rassurant, et ne parvient jamais à s’élever à une dimension plus lyrique.

Note : 6,5/10

 

Le Dernier coup de marteau d’Alix Delaporte

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Si la démarche d’Alix Delaporte était déjà palpable dans le projet de son premier long métrage, elle se précise ici et trouve un meilleur équilibre entre naturalisme social et romanesque intimiste. Le scénario délimite une tranche de vie sans marquer clairement un début et une fin. (…) Ce procédé renforce le sentiment d’être témoin d’un vécu en cours, encore accentué par le final en suspension.

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Note : 6/10

 

Chappie de Neill Blomkamp

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Le troisième film du Sud-Africain Neill Blomkamp est indéniablement le moins pénible, car le plus modeste – en termes d’enjeux thématiques, s’entend. Ne résistant pas à ses vieux démons et proposant une pseudo-réflexion sur l’intelligence artificielle lors de la première partie de son film, Blomkamp renonce finalement a toute velléité moralisatrice et se contente d’offrir un divertissement total dans un deuxième temps en forme de feu d’artifice. L’idée de pouvoir interchanger sans problèmes les corps humains et ceux des robots, pour ne garder que l’essentiel, c’est à dire la conscience, est même une des meilleures – et des plus débridées – proposées par le cinéma de science-fiction de ces dernières années.

Note : 6/10

 

Félix et Meira de Maxime Giroux

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Petit film québécois, au charme très volatile, sur la relation entre un doux rêveur et une jeune juive hassidique, mère de famille. Si la description des univers opposés des deux personnages et leur confrontation sont faites très subtilement, par petites touches, cette subtilité est aussi ce qui nuit le plus au film, car il n’y a parfois qu’un pas entre subtilité et mollesse.

Note : 5/10

 

Selma d’Ava DuVernay

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Certains films semblent échapper au domaine de la critique strictement cinématographique par les sujets qu’ils traitent et la place qu’ils prennent sur le plan sociétal et idéologique. C’est le cas de Selma, qui retrace un des combats de Martin Luther King pour l’égalité des droits civils. Mais à partir du moment où il investit le terrain du cinéma, tout projet se frotte forcément à une approche esthétique et analytique. Et il faut malheureusement convenir que, aussi bien intentionné et respectueux que soit le film, Selma revêt la forme d’un « biopic » ultra-classique, didactique et appliqué qui ne peut que susciter un ennui poli chez le spectateur étant venu chercher du cinéma là où il n’en a que très peu.

Note : 4/10

 

The Voices de Marjane Satrapi

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Marjane Strapi fait joujou avec son film américain, son casting de jeunes acteurs tout pimpants, tout beaux (Ryan Reynolds, Gemma Arterton, Anna Kendrick), et donne naissance à une insupportable farce hystérique sur un psychopathe « gentil » qui fait la conversation à son chat, son chien et aux têtes coupées de ses victimes. Esthétiquement du côté de Jean-Pierre Jeunet, thématiquement de celui de Tobe Hooper, finalement et définitivement dans la lignée d’Ed Wood.

Note : 2/10

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