Critique et analyse cinématographique

BIFFF 2017 – Jours 1 et 2

La 35ème édition du BIFFF vient d’ouvrir ses portes au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. C’est reparti pour deux semaines de monstres scandinaves, de fantômes japonais, de tueurs psychopathes hongrois, de Body Painting, de Cuvée des Trolls, de « la pooooorte ! », de « welcooome » et autres joyeusetés. En termes de films, les deux premiers jours furent assez calmes : on peut pointer deux films d’ouverture assez décevants, un thriller espagnol capillotracté et une fusillade interminable entre adeptes du col pelle à tarte.

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Mardi 4 avril (ouverture)

 

The Girl with All the Gifts de Colm McCarthy

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Difficile de trouver de l’intérêt à cet énième survival « zombiesque » dans lequel une enfant hybride et amatrice de chair fraiche représente possiblement le salut de l’humanité. Gemma Arterton cachetonne, Glenn Close cabotine éhontément, et le film se résume au strict minimum du genre : un petit groupe tente de survivre en milieu hostile. C’est lent, bavard et terriblement ennuyeux.

 

Beyond the Gates de Jackson Stewart

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Sorte de Jumanji fauché et pour adultes, Beyond the Gates tente de faire naître une certaine nostalgie « geek » chez son public – avec son plateau de jeu vintage et sa vieille VHS – mais est complètement étriqué par son petit budget et surtout par un manque de fantaisie totale dans le développement de son intrigue et ses rebondissements. La médiocrité des acteurs et l’aspect quasiment amateur de l’ensemble ne font qu’ajouter à l’effarement.

 

Mercredi 5 avril

 

Psycho Raman d’Anurag Kashyap

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Anurag Kashyap tente de mêler un réalisme poisseux à une esthétique proche de celle du Se7en de David Fincher, et se prend irrémédiablement les pieds dans le tapis. Les passages « clipesques » du film sont d’une incroyable vulgarité, d’autant plus qu’ils interviennent dans un contexte sordide de crimes crapuleux – y compris d’enfants.

 

Contratiempo (The Invisible Guest) d’Oriol Paulo

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Thriller espagnol pour lequel on avait des attentes assez hautes – le réalisateur avait scénarisé, entre autres, le très bon Les Yeux de Julia – et qui se révèle assez décevant. Le point de départ reste intéressant, par sa manière de mixer deux grands classiques du polar : le mystère de la chambre close et le délit de fuite après un accident de la route. La structure en flashbacks du films, qui lui permet de jouer avec les faux-semblants – on ne sait jamais très bien si ce que l’on voit est vrai ou si c’est un délire inventé par un des personnages – apparaît d’abord comme une bonne idée, avant que celle-ci soit usée jusqu’à l’épuisement, au point de lasser irrémédiablement.

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Free Fire de Ben Wheatley

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Ben Wheatley (Touristes, High-Rise) continue de monter les échelons du cinéma de genre et de revisiter des styles et des influences diverses en s’attaquant cette fois-ci au film « règlement de comptes ». Sorte de version démesurée et épileptique de Reservoir Dogs – un jeu de dupes et une fusillade dans un hangar – Free Fire n’en fini pas de faire des clins d’œil et des sourires en coin, mettant son ironie ostentatoire au devant de ce long exercice de style reproduisant, en gros, un jeu vidéo de tir un peu élaboré, tout en filmage au sol et effets de caméra qui « transpirent » la maîtrise. Avec son esthétique seventies et ses cols pelle à tarte à foison, le film ressemble plus à une « tarantinerie » vintage qu’à un film personnel, mais le casting assez prestigieux – Brie Larson, Armie Hammer, Cillian Murphy, Sharlto Copley, … – donne apparemment une aura particulière à cette série B de luxe, pleine de dynamisme mais dont le dispositif trop carré devient vite exaspérant.

 

Le BIFFF se tient du 4 au 16 avril au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles

Plus d’infos sur le site du BIFFF

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