Critique et analyse cinématographique

« Ain’t Them Bodies Saints » de Terrence Mal… de David Lowery !

À la vision de Ain’t Them Bodies Saints, on comprend aisément ce qui a pu séduire le comité de sélection de la Semaine de la Critique où le film a été projeté au dernier festival de Cannes. Si l’on peut émettre des doutes sur la personnalité propre du film, sur son scénario, voire sur sa distribution, il ne fait aucun doute qu’il bénéficie d’une véritable mise en scène, même si celle-ci s’appuie sur l’œuvre d’un autre cinéaste.

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Dans un premier temps, on est tiraillé entre la fascination et l’agacement, devant quelques plans sublimes mais tout droit sortis des derniers films de Terrence Malick. La caméra virevoltante, le vent qui siffle sur une bande son atmosphérique, les couchés de soleil sur champs de blé,…. Tout est là pour entériner la filiation entre Malick et Lowery – jusqu’à l’interprétation de Casey Affleck, qui reproduit ici quelques mimiques de son frère Ben, acteur mutique de To the Wonder. Si l’influence est certes très appuyée, il n’empêche qu’elle produit sans aucun doute des moments de cinéma et que le « maître » spirituel que Lowery s’est trouvé est loin d’être le moins intéressant.

Le film parvient donc à installer une atmosphère et un enjeu, notamment grâce à ces dix premières minutes, aussi condensées que romanesques, et qui parviennent à faire coexister plans étirés et maniement habile de l’ellipse. Malheureusement, Ain’t Them Bodies Saints ne tient pas toutes ses promesses, puisque la deuxième partie du film s’achemine de manière plus conventionnel vers un western moderne baigné de stéréotypes et sans grandes surprises. On peut aussi déplorer l’application d’une grande partie des acteurs – Affleck mais aussi de nombreux seconds rôles – à singer l’accent et les poses du Grand Sud dans tout ce qu’ils ont de plus caricatural.

Thibaut Grégoire

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