Critique et analyse cinématographique

BIFFF 2015 – « Spring » de Justin Benson et Aaron Moorhead

Mix improbable entre film de monstres et cinéma indépendant très dialogué – façon Linklater – Spring intrigue et charme par son univers particulier, dans lequel la quotidienneté la plus paisible peut à tout moment être troublée par un élément inattendu de fantastique ou d’horreur.

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Suite à la mort de sa mère, Evan quitte sa Californie natale pour une petite ville italienne, où il commence à apprendre le métier de vigneron et où il tombe amoureux de Louise, une jeune autochtone apparemment bien sous tous rapports. Mais la jeune femme cache un secret gênant : elle est en réalité une créature mythologique multi-centenaire, et a besoin d’injections régulières pour ne pas se transformer en monstre informe et agressif. Ce qui fait la singularité de ce qui pourrait être une romance fantastique de plus, un Twilight inversé répondant aux exigences du genre ou d’un certain public, c’est la façon dont il relègue d’abord l’élément horrifique au rang de détail scénaristique, laissant les personnages et la rencontre amoureuse se développer à leur rythme, le tout dans une ambiance et une esthétique de film « indé » à petit budget. Les flâneries et les conversations du couple sont au centre même du film, comme dans les Before Sunset et Before Sunrise de Richard Linklater, auxquels il fait inévitablement penser. Mais cet ancrage dans une réalité quotidienne et dans un cinéma d’auteur très marqué ne fait que rendre le surgissement du fantastique plus surprenant. L’incongruité de celui-ci apporte même au film un humour et un second degré inattendu, dans sa seconde partie. Malgré des longueurs vers la fin et quelques clichés sur l’Europe vue par des Américains, Spring apporte incontestablement un vent de fraîcheur et d’originalité dans un cinéma de genre parfois trop uniformisé.

Thibaut Grégoire

 

Le BIFFF se déroule du 7 au 19 avril, au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles

Plus d’infos sur le site du BIFFF

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