Critique et analyse cinématographique

« En route ! » de Tim Johnson : Monstres gentils

Annoncé par un court métrage largement diffusé dans nos salles de cinémas en avant-programme d’autres dessins animés ou films pour enfants, le nouveau Dreamworks arrive donc précédé d’une petite réputation. Reste à savoir si celle-ci va jouer ou non en sa faveur. Car, si les gags proposés par le court étaient plus ou moins drôles, celui-ci a surtout donné à voir l’esthétique générale du projet, globalement assez laide.

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Ayant parcouru – dans le court métrage – la galaxie entière à la recherche d’une planète habitable sur laquelle poser leurs bagages, les Boovs, petits aliens lâches et au physique ingrat, jettent – au début du long – leur dévolu sur la planète Terre et délocalisent tous les humains dans un parc à thèmes en Australie afin de pouvoir habiter le reste de la surface du monde. Parmi les Boovs, le naïf et gaffeur Oh rencontre par hasard le seul être humain restant dans les rues de New York, une petite fille du nom de Tif. Il se retrouve donc embarqué avec celle-ci à la recherche de sa mère. Pendant ce temps, les Gorgs, ennemis jurés des Boovs, n’ont de cesse de les chercher….

Adapté du livre pour enfants The True Meaning of Smekday d’Adam Rex, En route ! repose sur un point de départ assez original. En effet, dès les premières minutes du film, l’invasion de la Terre par les extra-terrestres a bien lieu puisque les Boovs investissent celle-ci en deux temps trois mouvements, et chassent les humains tout aussi vite. C’est ensuite la description de la manière dont les Boovs s’emparent des lieux et des objets laissés par les humains qui fait l’intérêt du film et donne lieu à quelques gags assez efficaces. Mais cet aspect est malheureusement assez vite évacué au profit de l’histoire d’amitié qui se lie entre Oh et Tif. Le grand message de tolérance – doublé de l’éloge fondamental des liens familiaux – que véhicule le film convient parfaitement pour un très jeune public, mais cette dimension ainsi qu’un humour très premier degré et bon enfant ne permettent pas à En route ! d’être vraiment intéressant pour un public plus adulte.

Si l’on parvient néanmoins à dépasser le premier mouvement de recul vis-à-vis d’une esthétique rébarbative, toute en arrondis et en couleurs criardes, et que les facéties de Oh, petit personnage sympathique à défaut d’être original, permettent de regarder le film sans ennui, on se trouve tout de même devant un dessin animé principalement ciblé vers les enfants, loin d’autres films de Dreamworks, tels que Shrek, Madagascar ou même Dragons.

Thibaut Grégoire

 

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2 Réponses

  1. Pingback: Sorties Cinéma – 08/04/2015 | CAMERA OBSCURA

  2. Coucou.

    C’est une super bonne lecture ! C’est exactement ce que je pense. Peut être le plus mauvais film de l’année pour moi, décevant.

    Voici ce que j’en pense plus en détail : https://cinebotizok.wordpress.com/2015/04/16/botizok-en-route-2015/

    A plus ! xD

    avril 16, 2015 à 15:11

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