Critique et analyse cinématographique

FIFF 2013 – « Gabrielle » de Louise Archambault

En s’intéressant à une chorale de personnes handicapées, et plus particulièrement à l’une de ses membres, la jeune Gabrielle, Louise Archambault prouve, s’il en était encore besoin, que l’on ne fait pas de bons films avec des bons sentiments.

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Si le film démarre par un biais quasi-documentaire, en filmant au plus près la chorale « Les Muses » en pleine répétition, Gabrielle se focalise ensuite, comme son nom l’indique, sur son personnage principal, une jeune femme atteinte du syndrome de Williams, et sur sa volonté de vivre pleinement son amour pour l’un de ses camarades.

On sent bien que la jeune réalisatrice à voulu parler d’un sujet précis – la sexualité des handicapés – et que sa rencontre avec Gabrielle Marion-Rivard, qui joue son propre rôle dans le film, lui a donné un moteur et une légitimité pour le faire. Mais c’est bien là que réside le principal problème du film : il n’est qu’un discours sans réel point de vue sur un état de fait. Jamais il ne parvient à dépasser sa bonne intention de départ pour en faire quelque chose de cinématographique. Pire, le parti-pris de filmer presque constamment en gros plans pour scruter les émotions des acteurs non-professionnels, finit par devenir impudique. C’est une impression de malaise et de voyeurisme involontaire qui envahit alors le spectateur, malgré les intentions contraires du film. Par ailleurs, la partie musicale du film, avec l’apparition en « guest » de Robert Charlebois, aboutit sur une dernière scène se voulant lyrique mais qui n’est que lourdement lacrymale.

Thibaut Grégoire

 

Le Festival International du Film Francophone de Namur se déroule du 27 septembre au 4 octobre

Plus d’infos sur le site du festival

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