Critique et analyse cinématographique

Sorties Cinéma – 27/12/2017

Un film d’auteur hongrois et un vaudeville français sont les deux bonnes surprises de la la semaine, tandis que le troisième Pitch Perfect déçoit et que Karin Viard s’enfonce dans l’enfer de la comédie pas drôle.

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Corps et âme d’Ildiko Enyedi

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Réalisatrice hongroise méconnue dans nos contrées – bien qu’ayant obtenu la Caméra d’Or à Cannes en 1989 pour son premier film, Mon XXe Siècle –, Ildiko Enyedi s’est vue offrir, en février dernier, l’Ours d’Or à Berlin, des mains du président du jury Paul Verhoeven. Si cette récompense à un film inattendu – réalisé par une cinéaste dont on sait peu de chose, et assez peu prolixe dans son œuvre – avait de quoi attiser notre curiosité, sa découverte laisse dans un état incertain, entre agréable déceptivité et intérêt poli.

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Note : 6,5/10

 

Momo de Sébastien Thiery et Sébastien Lobelle

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Sans réellement dériver des normes esthétiques de la comédie française actuelle, Momo étonne quelque peu de par son scénario et les chemins qu’il emprunte. Ce n’est pas tant le développement dramaturgique et l’évolution des personnages qui sont inédits, mais plutôt ce qui les déclenche et la manière dont les deux personnages principaux réagissent à un événement qui n’est à priori pas cartésien. (…) En résulte un film assez curieux, qui utilise les codes – et les acteurs – de la comédie française « mainstream » pour les subvertir et les emmener sur d’autres terrains.

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Note : 5,5/10

 

Pitch Perfect 3 de Trish Sie

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Tout comme les deux films précédents, Pitch Perfect 3 tente de reprendre à son compte la structure d’un film de compétition, en transformant cette tournée en concours improvisé. Mais le cœur et le dynamisme ne semblent plus vraiment être présents, tout comme une grande partie du casting, les seconds rôles masculins – dont l’excellent Adam Devine – s’étant fait la malle.

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Note : 4,5/10

 

Jalouse de Stéphane et David Foenkinos

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Dramédie bourgeoise du milieu, Jalouse a pratiquement toutes les tares d’un cinéma d’écrivain à succès, surécrit, sous-mis-en-scène, et sacrifiant à des normes esthétiques et narratives formatées. Comme si David Foenkinos – épaulé à la réalisation par son frère Stéphane – voulait « bien faire », il s’applique à ne pas dévier de ce qu’on attend de lui et de ce type de « comédie ». Le film a beau dévier dans sa première partie vers quelque chose de plus en plus malaisant, avec cette femme dont la jalousie maladive envers son entourage pousse à commettre des actes qu’elle ne maîtrise plus du tout, son ostracisation inévitable – à mi-parcours du film – ne peut, dans l’imaginaire de Foenkinos, qu’être progressivement « rattrapée », lavée, pour que le film retrouve ses rails de feel-good movie gentillet. Un faux-final rappelant à s’y méprendre celui de La Famille Bélier enfonce le clou et cantonne définitivement, par la même occasion, Karin Viard à ce genre de joyeuseté atone.

Note : 2/10

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