Anima 2015 – « The Fake » de Yeon Sang-ho

Après s’être intéressé au harcèlement scolaire dans le très violent The King of Pigs, le sud-coréen Yeon Sang-ho persiste et signe dans la noirceur avec The Fake, thriller social sur un petit village aux prises avec une fausse église.

Récemment sorti de prison, un vieil ivrogne découvre que son village est tombé aux mains d’un prêcheur lui faisant miroiter des places de choix au paradis moyennant rétribution. Quand il reconnaît le faux prêtre dans une liste d’escrocs recherchés par la police, il tente tant bien que mal de le livrer mais se heurte à la vindicte populaire, préférant couvrir l’église qui lui promet le salut que de suivre l’un des leurs, considérés comme violent et nocif.

Humiliations, passages à tabacs, meurtres sauvages… tout y passe dans ce film d’animation qui se permet de montrer ce qui serait difficilement acceptable, filmé avec des acteurs de chair et de sang. Le problème est que l’utilisation du dessin n’atténue pas vraiment la dureté cynique de ce qui est montré, et que l’esthétisation qu’elle induit ne fait que rendre le film plus douteux.

L’espèce de jubilation malsaine que prend Yeon Sang-ho a détruire moralement et physiquement ses personnages – tout ça pour exposer sa vision sans espoir de la société sud-coréenne et le peu d’estime qu’il a pour le « petit peuple » – a des relents nauséabonds qui font de The Fake un film assez laid, tant sur le fond que sur la forme.

Thibaut Grégoire

 

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