Critique et analyse cinématographique

« Souvenirs de Marnie » de Hiromasa Yonebayashi : Quête initiatique spatio-temporelle

Après Arrietty, le petit monde des chapardeurs, Hiromasa Yonebayashi adapte pour la seconde fois un classique de la littérature anglaise, et s’inscrit dans une continuité esthétique propre au studio Ghibli, sous l’influence visuelle évidente du Vent se lève de Miyazaki.

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Mais le cinéma de Yonebayashi est thématiquement très éloigné de celui de son maître puisqu’il s’agit ici d’une problématique très intime et particulière, celle pour une jeune adolescente de comprendre ses origines afin de se construire une identité. Le film suit donc Anna, 12 ans, que sa mère adoptive a envoyée chez sa tante dans un petit village au nord d’Hokkaïdo. Là, elle fait la connaissance de Marnie, une mystérieuse jeune fille qui habite la non moins mystérieuse maison du marais.

Au fil du récit, le spectateur découvre que les deux jeunes filles ne vivent pas dans le même espace temporel, mais que leurs rencontres fantastiques et impossibles ont peut-être un sens. Le trouble naît de l’apparition progressive du fantastique dans ce récit initiatique a priori réaliste. Les allers et retours constant entre rêve et réalité, passé et présent, font apparaître une réelle émotion, induite par la dimension temporelle, et qui trouve son apogée dans le dénouement de l’intrigue, permettant à Anna d’accomplir sa quête.

Souvenirs de Marnie est donc pleinement un film initiatique pour enfants, avec un véritable but à la clé, mais s’adresse aussi totalement à un public adulte, chez qui les paradoxes temporels et les références aux origines résonneront d’une toute autre manière.

Thibaut Grégoire

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