Critique et analyse cinématographique

BIFFF 2016 – Jours 5 et 6

Le festival en est déjà à mi-parcours et la routine s’installe : les films coréens plus ou moins corrects se succèdent, des histoires de fantômes japonais endorment les spectateurs et des espions espagnols les réveillent. Il y a aussi – dans le désordre – des cables invisibles, des extra-terrestres entomologistes, John Malkovich, un chien qui parle….

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Samedi 2 avril

 

Memories of the Sword de Park Heung-shik

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Il y a à boire et à manger dans ce film de sabre coréen : de belles images mais un scénario parfois illisible et des scènes de combats chorégraphiés où l’on devine parfois presque les cables invisibles tant elles sont mécaniques. À mille lieux du récent et hypnotique The Assassin, Memories of the Sword est un wu xia pian qui repose uniquement sur l’étalage de son savoir-faire technique et sur une efficacité basique.

Note : 4/10

 

Ghost Theater de Hideo Nakata

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De film en film, le réalisateur de Ring semble s’enfoncer dans la médiocrité. Chaque nouvel opus est un peu plus inepte que le précédent. Nakata sombre donc ici dans l’auto-parodie, avec cette énième histoire de poupée maléfique, qui se permet en outre un défilé de clichés et de banalités sur le théâtre. Il n’y a aucune tension et aucun mystère dans cette caricature de sitcom, laborieuse et explicative.

Note : 2,5/10

 

Spy Time de Javier Ruiz Caldera

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Apparemment plébiscitée en salle lors de sa projection, cette comédie espagnole n’apporte rien de vraiment neuf dans le genre de la parodie d’espionnage qu’elle épouse, mais elle est parcourue d’une bonne humeur communicative et de quelques scènes étonnantes, qui dévient un tout petit peu du carcan de l’humour grand public – une réunion de famille qui se termine littéralement par la révélation d’un cadavre dans le placard, des fulgurances burlesques furtives. Il est tout de même assez bizarre que les bifffeurs s’enthousiasment pour quelque chose de globalement aussi « gentil ».

Note : 6/10

 

The Phone de Kim Bong-joo

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Mêlant thriller et fantastique en greffant un paradoxe spatio-temporel à une course contre la montre et contre un tueur coriace, The Phone fait diablement penser à la série B de Gregory Hoblit, Fréquence interdite, dans laquelle un flic dialoguait avec son père décédé par l’intermédiaire d’une radio pour essayer de stopper un serial killer. Ici, un avocat tente de sauver sa femme, tuée un an plus tôt jour pour jour, en dialoguant avec elle par GSM interposé. Le scénario, même déjà vu, est plutôt bien foutu et permet au film de se laisser voir, sans temps morts et dans une tension bien maintenue. Efficace, à défaut d’être vraiment original.

Note : 6/10

 

Dimanche 3 avril

 

Cut Bank de Matt Shakman

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Un sous-Fargo filmé par un réalisateur de séries, qui capitalise sur un casting d’anciennes gloires malgré tout assez impressionnant (John Malkovich, Billy Bob Thornton, Bruce Dern) tout en confiant le premier rôle au transparent Liam Hemsworth. Matt Shakman semble vouloir faire un hommage aux frères Coen – ou un plagiat, au choix – mais en oubliant au vestiaire tout l’humour noir et le second degré de ceux-ci. Il reste donc un petit thriller de l’Amérique profonde, qui se laisse voir sans trop d’ennui, mais ne décolle jamais vraiment.

Note : 4,5/10

 

Absolutely Anything de Terry Jones

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Cette comédie fantastique réalisée par le Monty Python Terry Jones, scénaristiquement très proche de Bruce tout-puissant avec Jim Carrey, donne à Simon Pegg son énième rôle de gentil niais propulsé dans une situation exceptionnelle. Pour observer le comportement des humains, un conseil d’extraterrestres au tempérament destructeur lui donne le pouvoir de réaliser ses souhaits les plus fous en un simple geste de la main. Il y a quelques bonnes idées et des moments drôles – le chien qui parle avec la voix de Robin Williams – mais le film peine à s’articuler sur la longueur et surtout à faire exister tous ses personnages secondaires, à l’image d’une Kate Beckinsale réduite au rang de potiche.

Note : 5/10

 

Le BIFFF se tient du 29 mars au 10 avril au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles

Plus d’infos sur le site du BIFFF

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